S’il y a bien un statut qui peut faire frémir les banques au moment de faire un prêt immobilier, c’est bien celui de la micro-entreprise. Le freelancing est souvent méconnu des institutions bancaires traditionnelles. On l’imagine instable, avec des revenus irréguliers, voire parfois absents. Bref, rien qui n’inspire vraiment confiance (à première vue) pour rembourser un prêt important à long terme.
Pourtant, et comme tu le sais toi-même, c’est loin d’être la réalité de tous les auto-entrepreneurs. Et il est heureusement possible de devenir propriétaire tout en étant freelance. Promis, tu ne seras pas obligé.e de signer un CDI, de faire du portage salarial ou de te marier à un.e salarié.e pour acheter ta résidence principale.
Aujourd’hui, on te donne tous nos conseils pour réaliser ton projet immobilier en tant que freelance !
Sommaire :
1. Peut-on devenir propriétaire en étant freelance ?
2. Comment faire un prêt immobilier en micro-entreprise ?
a. Anticiper toutes les dépenses d’un bien immobilier
b. Gérer soigneusement sa trésorerie professionnelle et personnelle
c. Fournir un dossier complet à son banquier
d. Faire appel à un courtier pour faciliter ses démarches
Tu t’en doutes, les banques sont très regardantes quant aux profils pouvant emprunter pour l’achat d’un bien immobilier. Un CDI et des fiches de paie sont naturellement gage de sérieux. Et en effet, en 2019, le profil type du primo-accédant (achetant un bien pour la première fois) était celui-ci : un travailleur en CDI de plus de 30 ans, en couple et gagnant plus de 40K par an.
Pour un freelance ou un auto-entrepreneur, les choses se corsent forcément. Le statut de la micro-entreprise sous-entend une activité aux revenus variables, soumise aux imprévus et aléas du marché. Par ailleurs, tu es bien moins protégé.e en cas d’arrêt d’activité pour maladie, maternité ou autre motif. Pour obtenir un prêt immobilier en auto-entreprise, tu devras donc savoir montrer patte blanche à ta banque qui ne connaît pas forcément la réalité de ton métier.
Mais pas de panique : il est bel et bien possible d’emprunter et de devenir propriétaire en étant freelance de nos jours. Finalement, tout dépendra de la maturité de ton activité. Pose-toi les questions suivantes pour estimer si ton dossier peut être solide :
Comme la majorité des acheteurs, tu as besoin de souscrire à un prêt immobilier pour financer ton projet en tant que freelance ? Alors voici nos conseils pour mettre toutes les chances de ton côté !
La première chose à faire est bien entendu d’estimer le montant total que tu es en capacité d’investir dans ton projet. Si tu achètes en couple, les possibilités seront naturellement plus étendues. Demande-toi quel montant tu penses pouvoir rembourser chaque mois, c’est généralement une mensualité proche de ton loyer actuel si tu es locataire.
Cela dit, attention aux frais annexes ! Que tu sois auto-entrepreneur.e ou non, être propriétaire de ta résidence principale entraînera de nombreux frais en dehors du prix d’achat de ton bien immobilier. Par exemple :
Il est peu probable que ta banque accepte de te prêter un montant important si elle pense que tu ne seras pas en capacité de faire face à tous les frais engendrés. Par conséquent, tu ne dois pas seulement envisager le budget pour l’achat de ton bien immobilier, mais bien pour la totalité de ton projet de devenir propriétaire.
Tu l’auras compris, ta banque aura besoin de preuves de la stabilité (relative) de ta micro-entreprise. Et pour cela, rien de tel que de pouvoir justifier un sérieux suivi de tes finances en tant que freelance. Si tu souhaites faire un emprunt immobilier, que tu aies un apport ou non, ce sera en tout cas indispensable !
Afin d’estimer la fiabilité de ton dossier, ton banquier te demandera sans aucun doute de nombreux documents et relevés bancaires pour contourner le fait que tu n’aies pas de fiches de paie ni de contrat de travail. On te conseille donc (a minima) de séparer tes comptes pro et perso. Il est de toute façon obligatoire d’avoir un compte bancaire dédié à ta micro-entreprise si ton chiffre d’affaires dépasse 10K€ sur 2 ans. Mais rien ne t’empêche de l’ouvrir bien avant si ce n’est pas déjà fait.
Car en effet, ta banque jettera un œil à la manière dont tu utilises tes revenus (eh oui). Elle observera attentivement la régularité de tes encaissements, le montant de tes dépenses courantes et de tes charges professionnelles (non déductibles en micro-entreprise !), etc. Toutes ces mesures de vérification signifient une chose : tu ne pourras pas emprunter à long terme si tu es très dépensier.ière, ou si tu mélanges complètement finances pro et perso en micro-entreprise.
Un outil de gestion pour les micro-entrepreneurs comme Freebe t’aidera aussi à suivre de près tes finances professionnelles. Tu pourras y extraire automatiquement certains documents à jour comme le livre des recettes, très utile pour informer la banque sur la régularité de tes revenus freelance.
Contrairement aux idées reçues, pas besoin de justifier 3 ou 5 années complètes d’activité en freelance pour pouvoir acheter un bien. Ton banquier sera parfaitement capable de savoir si ton profil est fiable ou non, même si tu n’es auto-entrepreneur.e que depuis 1 an ou deux.
À vrai dire, d’autres critères entrent en jeu dans l’étude de ton dossier :
En ayant connaissance de tous ces critères, tu peux alors préparer un dossier le plus clair et complet possible pour faciliter ton prêt immobilier. Il doit contenir tout ce qui est pertinent sur ta micro-entreprise : certificat d’inscription, descriptif de ton activité, attestations de chiffre d’affaires, contrats de prestations longues, livre des recettes, attestation de revenus réalisée par un expert-comptable (optionnel et payant), prévisionnel de trésorerie, etc.
En bref, plus tu seras transparent.e sur ta micro-entreprise auprès de la banque, plus tu auras de chances de voir ta demande d’emprunt acceptée !
Tu as peur que ton dossier soit refusé, ou tu as déjà dû faire face à quelques déconvenues ? Faire appel à un courtier immobilier te donnera toujours plus de chances de pouvoir accéder à un prêt en freelance. D’ailleurs, ce dernier ne représentera pas forcément un surcoût important dans ton budget global, ces frais peuvent tout à fait entrer dans le calcul du prêt.
Si tu ne sais pas trop de quoi il s’agit, sache qu’un courtier immobilier est chargé de dénicher le meilleur prêt pour ses clients. Il est un intermédiaire entre toi et la banque, et pourra bien souvent obtenir de meilleures conditions qu’en démarchant toi-même les organismes. Sache aussi que l’expertise des courtiers leur permet de savoir parfaitement préparer les dossiers de prêts immobiliers. Certains d’entre eux sont d’ailleurs habitués aux indépendant.e.s, bien plus complexes que les primo-accédants salariés.
En suivant tous ces conseils, tu devrais pouvoir trouver une banque acceptant de t’accompagner dans l’achat de ton bien immobilier. Enfin, tu peux aussi appuyer davantage ton dossier en souscrivant par exemple à une assurance de prêt pour les indépendant.e.s, une garantie supplémentaire pour ta banque. En tout cas, sois-en assuré.e : s’il est plus difficile d’accéder à la propriété en tant que freelance, c’est loin d’être impossible !