Se lancer en tant qu’auto-entrepreneur à temps plein, c’est parfois partir à l’aventure les yeux bandés, notamment lorsqu’on a toujours connu le travail sous sa forme salariée.
C’est pourquoi, de nombreux salariés s’essayent à une activité de freelance en parallèle de leur job, comme un premier avant-goût de l’entrepreneuriat, une bonne manière de tester leur offre et leur capacité à se vendre en tant qu’indépendant.
En effet, cumuler un job de salarié et ton activité d’auto-entrepreneur, c’est ce qui peut te permettre d’avancer petit à petit, tout en conservant un revenu fixe, et donc un certain filet de sécurité. Néanmoins, le cumul d’activité salariée et non-salariée implique quelques règles à connaître, en plus d’une bonne organisation. Regardons ça de plus près !
Sommaire :
1. Pourquoi cumuler salariat et activité freelance ?
a. Tester son offre et sa capacité à être indépendant
b. Le freelancing comme activité secondaire
2. Cumul d’activité salariée et indépendante : que dit la loi ?
a. Le statut d’auto-entrepreneur, pour quel salarié ?
b. Salarié et prestataire de son employeur, c’est possible ?
3. Comment s’organiser pour être salarié et freelance ?
a. Savoir séparer ses activités professionnelles
b. Bien s’organiser pour cumuler deux activités
Le freelancing séduit de plus en plus de travailleurs qui souhaitent se tourner vers un mode de travail plus libre, sans contrainte de hiérarchie, ou tout simplement pour réaliser des missions qui leur correspondent davantage. Pour autant, l’auto-entrepreneuriat reste une activité professionnelle à part entière à prendre au sérieux, si on veut la rendre rentable et en vivre sur le long terme.
Te lancer comme freelance en étant encore salarié peut te permettre de mieux appréhender ce futur bouleversement, en ayant suffisamment de temps pour définir et tester ton offre auprès de tes premiers clients, notamment si tu prévois de démissionner par la suite pour te consacrer à 100% à ton activité indépendante.
C’est une bonne alternative si tu ne veux pas te mettre la pression, car si un client te lâche, tu bénéficies toujours de tes revenus de salarié. Et tu seras sans doute moins contraint à la recherche nouveaux clients, pour te focaliser plutôt sur la qualité du travail délivré, un bon point donc.
C’est donc ce qui peut te permettre de valider ou non ton projet entrepreneurial. Être indépendant, ce n’est clairement pas fait pour tout le monde, il faut garder cela en tête. En ayant une activité freelance parallèle, tu pourras vivre un petit shot d’exemples de ce que peut donner ce mode de vie et de travail au quotidien, et définir si cela te convient vraiment ou non.
Il est également possible que tu envisages le freelancing comme une activité secondaire à ton contrat de salarié, notamment si tu travailles à mi-temps. C’est évidemment tout à fait possible et les bonnes raisons de cumuler deux activités sur le long terme sont nombreuses.
Outre la possibilité de compléter tes revenus mensuels, le freelancing te permet d’accéder à de nouvelles opportunités, de te challenger professionnellement, etc. En bref : apporter un peu de nouveauté à ton quotidien de professionnel. C’est aussi un excellent moyen d’évoluer et de monter en compétences, en travaillant sur des projets auxquels tu n’as pas accès chez ton employeur.
Avoir une activité de freelance en parallèle de son travail salarié, c’est aussi la possibilité de rentabiliser une toute autre activité qui te tient à cœur ou une passion. Tu peux par exemple être expert-comptable en CDI la journée et photographe indépendant à tes heures perdues, c’est pas génial ?
Avant de te lancer dans l’aventure freelance, quelques vérifications juridiques s’imposent. En principe, il y a peu de cas où le cumul d’un contrat de travail salarié et d’une micro-entreprise n’est pas autorisé, mais certains sont à connaître. C’est le cas si :
· Tu travailles dans la fonction publique, il te faudra une autorisation.
· Ton contrat de travail comprend une clause d’exclusivité qui t’interdit formellement d’effectuer une activité professionnelle indépendante.
· Ton contrat est soumis à une clause de non-concurrence qui t’interdit de fournir des services similaires à ton activité salariée à une autre entreprise que celle de ton employeur. Par contre, si tu es expert-comptable, tu peux très bien être photographe indépendant, à priori, ton activité freelance ne fait pas concurrence à celle de ton employeur.
· Tu es gérant majoritaire ou associé-gérant d’une SARL. Le cumul reste possible si tu es dirigeant de SA, gérant minoritaire de SARL / EURL, ou président de SAS / SASU.
En dehors de ces cas de figure, tu peux tout à fait ouvrir ta micro-entreprise, en n’oubliant pas d’en informer ton employeur actuel, sans pour autant avoir besoin de son autorisation. Si tu as un doute sur ton droit à exercer une activité freelance en plus de ton contrat de travail, le mieux reste d’en parler en toute transparence avec ton employeur.
En théorie, être salarié et prestataire de ton employeur actuel n’est pas formellement interdit par le droit du travail. Dans la pratique, ça reste compliqué.
Rien ne t’empêche de travailler comme freelance pour ton employeur si les missions indépendantes n’interfèrent pas avec les missions salariées. Ton employeur peut en effet être tenté de te confier des missions en freelance s’il a déjà confiance en toi et en tes compétences.
Par contre, un freelance ne doit avoir aucun lien de subordination avec son client (c’est bien la différence entre l’indépendance et le salariat), ce qui va être difficile à prouver si tu es salarié et prestataire de la même entreprise... Pour éviter tout problème d’ordre juridique, tourne-toi plutôt vers d’autres clients, dans le respect de la loyauté due à ton employeur.
Comme tu t’en doutes, le plus délicat sera certainement d’arriver à combiner ton activité salariée et ton activité freelance. En plus d’une bonne organisation, cela nécessite de savoir bien différencier les deux pour ne pas pénaliser ou favoriser l’une ou l’autre.
Au-delà de simples conseils d’organisation, il te faudra garder en tête que tu as des droits, mais aussi des devoirs envers ton employeur actuel. Par exemple, il est bien entendu interdit de travailler sur une mission d’auto-entrepreneur sur tes heures de travail salariées, ainsi que d’utiliser du matériel de ton employeur dans le cadre de ta micro-entreprise.
Tu ne devras pas non plus utiliser les informations confidentielles de l’entreprise qui t’emploie (comme une base de données de contacts ou de clients). En règle générale, il vaut mieux éviter tout conflit d’intérêts lorsque tu es salarié et freelance. C’est la condition pour développer ton activité d’auto-entrepreneur dans de bonnes conditions tout en étant clean sur tous les tableaux.
Lorsqu’on cumule deux activités professionnelles, la principale difficulté se situe généralement au niveau de la gestion du temps en freelance. Puisque tu es théoriquement occupé une bonne partie de tes journées sur ton emploi salarié, il vaut mieux ne pas surestimer le temps que tu pourras accorder à tes missions de freelance.
Voici quelques conseils d’organisation pour mener à bien ton double quotidien de travail :
· Prévois à l’avance des créneaux de travail réalistes dédiés à ton activité freelance, dans un planning séparé pour ne pas te mélanger les pinceaux.
· Veille à ta capacité à réaliser ou non une mission freelance. Tu ne pourras peut-être pas travailler pour 10 clients si tu es salarié à temps plein.
· Préserve-toi du burn-out professionnel en ne négligeant pas ta vie personnelle et ton bien-être.
· N’hésite pas à indiquer à tes clients que tu es aussi salarié, ils comprendront mieux pourquoi tu n’es pas joignable à certains moments.
Et le plus important dans tout ça, c’est de kiffer ta nouvelle activité de freelance ! Lorsque tu es salarié, à temps plein ou à temps partiel, tu peux prendre ton temps pour étudier ton marché et définir correctement tes futurs services de freelance. Et dès que tu te sens prêt, lance-toi : dans le pire des cas, tu n’as rien à perdre, et dans le meilleur, tu t’épanouiras dans une toute nouvelle vie professionnelle !